Littérature américaine : 5 romans incontournables

Ce mois-ci, j’ai proposé de vous embarquer pour un voyage à travers la littérature américaine. Et plus particulièrement, je vous invite à découvrir comment la mémoire et les grands espaces sont deux des thèmes majeurs qui portent l’écriture des auteurs américains. Car les Etats-Unis sont un des pays les plus vastes au monde. Et longtemps, sa population a elle-même eu du mal à prendre la mesure de cet espace. L’écriture a été un moyen de voyager, mais aussi de s’enraciner, en écrivant une histoire émancipée des littératures européennes. Loin du vieux continent, qui est longtemps resté une référence culturelle, les Lettres américaines se sont construites de façon originale. Elles sont irriguées par deux mouvement contraires : la volonté de faire corps en tant que nation, et la nécessité de faire entendre les voix discordantes des minorités opprimées et invisibilisées.

Tous ces sujets passionnants se retrouvent dans de nombreux romans. Mais comme je n’allais pas vous présenter une centaine de livres, j’ai décidé de m’en tenir à une courte liste. Voici donc 5 idées lectures pour découvrir la littérature américaine à travers certains de ses romans incontournables.

  • La Lettre écarlate, de Nathaniel Hawthorne

Lettre-écarlate« La Lettre écarlate, c’est la marque au fer rouge qui désigne la femme adultère dans l’Amérique du puritanisme obsessionnel de l’époque coloniale. Trois personnages : Hester qui vit avec une dignité admirable sa faute et sa solitude. Arthur Dimmesdale, le jeune pasteur dont les élans mystiques soulèvent à Boston l’enthousiasme des fidèles mais qui, ensorcelé par Hester, ne parvient ni à dominer ni à vivre sa sensualité. Chillingworth, le mari, qui pendant des années tourmentera en silence le pasteur jusqu’à la folie et la mort. »

C’est le roman fondateur de la littérature américaine. Un livre qui évoque avec pertinence le puritanisme américain. Et qui décrit aussi comment la culture américaine est née sur la côte Est, avec les premiers colons et la fondation d’une société obsédée par la morale, et pourtant tiraillée par ses propres démons.

  • Tandis que j’agonise, de William Faulkner

Tandis que j'agoniseL’histoire est simple : c’est celle d’une famille de fermiers qui affronte un deuil. Au début du roman, la mère agonise sur son lit, et son décès va entraîner la mise en branle de toute la petite famille. Le père décide d’emmener le corps au loin pour l’enterrer avec sa famille. Il emmène donc ses fils et sa fille dans cette marche funèbre. La grande force de ce roman, c’est que chaque chapitre est raconté à travers un personnage différent. Chacun donne son point de vue, ce qu’il comprend, ce qu’il ressent de la situation. Mais attention : parmi eux, il y a un fou.

Ce roman d’une grande finesse et d’une intensité dramatique rare peint une vie simple : celle des fermiers du far-west, des gens taiseux, enracinés dans ce Midwest qui n’a rien du glamour de l’Ouest ni de la respectabilité de l’Est, mais qui pourtant est riche de sa propre culture. Cet ascétisme envoûtant confère à l’œuvre une dimension unique, où l’introspection ménage de belles plages de poésie.

  • Sur la route, de Jack Kerouac

Sur la route« Un gars de l’Ouest, de la race solaire, tel était Dean. Ma tante avait beau me mettre en garde contre les histoires que j’aurais avec lui, j’allais entendre l’appel d’une vie neuve, voir un horizon neuf, me fier à tout ça en pleine jeunesse ; et si je devais avoir quelques ennuis, si même Dean devait ne plus vouloir de moi comme copain et me laisser tomber, comme il le ferait plus tard, crevant de faim sur un trottoir ou sur un lit d’hôpital, qu’est-ce que cela pouvait me foutre ? J’étais un jeune écrivain et je me sentais des ailes. Quelque part sur le chemin je savais qu’il y aurait des filles, des visions, tout, quoi ; quelque part sur le chemin on me tendrait la perle rare. »

Le voyage est un thème incontournable de la littérature américaine. Aller à la rencontre des autres, c’est aussi aller à la rencontre de soi-même. Et c’est véritablement le sujet de ce livre envoûtant. Un classique à redécouvrir.

  • La Couleur pourpre, d’Alice Walker

Couleur-pourpre« Celie et Nettie sont deux soeurs séparées à l’adolescence mais liées par un amour indéfectible que ne terniront ni les brimades ni le mépris, ni les guerres ni l’absence. Celie, mariée enfant à un homme violent, ne reçoit pas les lettres que lui adresse Nettie, devenue missionnaire en Afrique, car son mari les subtilise. Ignorant l’adresse de sa soeur, elle-même envoie ses lettres au Bon Dieu. Une correspondance sans espoir de réponse. Une correspondance qui sauvera les deux femmes du désespoir. »

Naître aux Etats-Unis en étant femme et noire, c’est être doublement discriminée par une histoire dominée par les hommes blancs. Heureusement, elles sont nombreuses les femmes de lettres afro-américaines a avoir pris la plume pour raconter cette histoire qui est la leur. Toni Morrison et Maya Angelou sont parmi les plus connues du lectorat français. Mais Alice Walker mérite d’être (re)découverte.

  • Retour en terre, de Jim Harrison

Retour-Terre« Donald, métis Chippewa-Finnois de 45 ans, souffre d’une sclérose en plaques. Prenant conscience que personne ne sera capable de transmettre à ses enfants l’histoire de leur famille après sa mort, il commence à la dicter à sa femme Cynthia. Il dévoile ainsi, entre autres, sa relation à un héritage spirituel unique et l’installation de ses aïeux dans le Michigan voilà trois générations. Pendant ce temps, autour de lui, ses proches luttent pour l’accompagner vers la mort avec la dignité qui l’a caractérisé toute sa vie. »

Je ne crois pas qu’aucun écrivain américain a été autant obsédé par le lien entre grands espaces et mémoire que Jim Harrison. La preuve avec Retour en terre, qui évoque la relation charnelle des hommes avec la terre qui les a vu naître. Un hommage au pays que Jim Harrison aimait. Mais aussi un livre testament qui permet de faire raisonner la voix du passé par-delà le temps et la mort.

Alors, est-ce que vous connaissiez tous ces livres ? En avez-vous lu certains ? Et d’ailleurs, quels sont ceux que vous aimeriez conseiller à d’autres fans de lecture ?

17 réflexions sur “Littérature américaine : 5 romans incontournables

  1. Florence CHOQUET dit :

    Je les connais tous sauf « Tandis que j’agonise » de DE William Faulkner. Je conseillerai aussi « Ne tirez pas sur l’oiseau moqueur » de Harper Lee, « Gatsby le magnifique » de Francis Scott Fitzgerald, » Le raisin de la colère » de John Steinbeck, « Autant en emporte le vent » de Margaret Mitchell, « Martin Eden » de Jack London, « De sang Froid » de Truman Capote , » Le choix de Sophie » de William Styron, » Le magicien d’Oz « de Lyman Frank Baum… Il y en a tellement !
    Bonne découverte et bonne lecture à tous !

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  2. Dal_eg dit :

    Bonjour, dur de limiter seulement à 5 en littérature américaine. Il y en a tellement d’autres qui me viennent en tête. Je note La couleur pourpre 🙂 Bonne journée

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