L’heure est grave. Je continue d’avancer dans le rangement de ma bibliothèque, et je fais notamment le tri entre les livres lus à classer, et les livres pas encore lus qui doivent aller dans une pile spéciale. Je pensais que ce serait l’étape la plus facile. Grossière erreur ! A ma grande surprise, il se trouve que la pile de livres pas encore lus représente en fait… plusieurs piles de grande taille ! Consternation ! D’où viennent ces livres ? Comment se fait-il que j’en ai tellement ? Suis-je à ce point en retard dans mes lectures ? Après avoir pris le temps de me faire couler un bain pour méditer en paix sur ma malédiction de la PAL qui ne finit pas, j’ai réussi à dresser un bilan de mes achats livresques. Et ce bilan n’est pas franchement glorieux.
Désir, désir
J’avoue tout : quand un livre me plait, j’ai envie de l’avoir. Je suis très facile à séduire, et une fois que l’envie d’un livre est incrustée dans ma tête, c’est impossible de m’en défaire. J’y pense tout le temps, ça devient obsédant. Il FAUT que j’achète ce livre qui me fait envie. Esprit de collection ? Obsession monomaniaque en série ? Toujours est-il que j’ai beaucoup de mal à résister à un livre… encore plus qu’à un carré de chocolat noir.
Normalement, le désir entraîne l’achat, ce qui se concrétise ensuite par une lecture dans la foulée. Le problème c’est que ce n’est pas toujours vrai. En fait, c’est même rarement le cas. Le temps que le livre est en ma possession, il arrive que mon envie se soit déjà éteinte. Alors je place le livre sur ma pile de livres à lire (PAL) et il végète là pendant des semaines, voire des mois avant que l’envie de le lire ne me reprenne. Et là, c’est la bonne : je lis enfin le livre.
Je ne sais pas si cette instabilité émotionnelle en lien avec les objets livresques est une mauvaise chose. Je sais juste que c’est une mauvaise chose pour le rangement de ma bibliothèque.
On atteint des sommets !
Avec une telle faiblesse, il faut bien avouer qu’au fil des années, ma PAL a pris des proportions plutôt dangereuses. Pour être honnête, je pensais que l’affaire était plus circonscrite que ça. Dans mon ancien appartement, j’avais tellement peu de places que j’avais dû faire plein de piles de livres dans tous les coins. A force, j’oubliais un peu ce que j’avais. Je redécouvrais mes livres comme les archéologues mettent à jour des trésors anciens enfouis : avec émerveillement et une grande joie. Mais depuis que j’ai déménagé et que TOUS mes livres sont enfin réunis dans la même pièce, je me rends compte de l’étendu des dégâts.
De ce que j’ai compté, j’ai plus d’une soixantaine de livres d’avance. J’imagine à peine la tête consternée des personnes qui vont lire cet article. Peut-être que certain.e.s d’entre vous sont dans le même cas que moi. Des personnes qui font des stocks de livres presque malgré elles, et qui se reconnaîtront dans mon portrait. En revanche, pour les lectrices et les lecteurs mieux organisé.e.s, je pense que je vais avoir l’air d’une extraterrestre.
J’ai une excuse… enfin presque !
Au début, quand je comptais les livres de ma PAL, je me disais que le problème c’est que j’avais acheté des livres d’avance en VO et en VF. Et aussi, j’ai plusieurs biographies et essais d’avance également. Je lis de tout, et ça facilite mon amnésie. C’est difficile de garder la trace de tous les livres qui me font envie, surtout que je jongles effectivement avec plusieurs catégories.
Pour ne rien arranger, il y a eu les confinements de l’année dernière. Au déconfinement, j’ai foncé en librairie et j’ai fait un stock. Même chose pendant les vacances d’été. Pour ne pas prendre de risque après la rentrée (et sachant que je n’ai plus accès à une librairie proche dans ma nouvelle ville), j’ai anticipé certaines lectures.
Autre fait accablant : depuis des années je me fais offrir des livres à Noël. Si quelqu’un veut me faire plaisir à coup sûr, je ne suis pas compliquée : des livres, des chocolats et quelques boules de bain me comblent de joie au-delà du raisonnable ! Quand je reçois une pile de nouveaux livres d’un coup, j’en lis quelques uns… mais pas tout. Du coup, certains livres se retrouvent exilés malgré eux dans la PAL. Et ils peuvent y rester plusieurs mois, voire plusieurs années.
Idem quand j’allais encore à Londres régulièrement. J’en profitais pour faire des stocks de livres en VO, vu que c’est moins cher de les acheter là-bas qu’en librairie anglophone à Paris. Je suis déjà revenue de Londres avec un sac rempli d’une dizaine de livres. Et je n’arrive pas à tout lire dans la foulée. Donc là, encore ce sont des ouvrages qui viennent grossir la pile.
Là, les piles sont proches de l’éboulement. Et je ne sais plus quoi faire !
Prendre le taureau par les cornes
Cette année, c’est décidé : je fais le vide dans ma PAL ! Enfin, quand je dis « faire le vide », je n’envisage pas une seule seconde de tout lire avant la fin de l’année. Mais j’ai décidé de la vider autant que possible, dans les limites de ce qui humainement possible. Je prends donc un engagement solennel : chaque mois, je lirai au moins 1 livre de ma PAL. A la fin de l’année, il y aura donc au moins 12 livres en moins… sur la soixantaine qui s’y trouve à l’heure actuelle.
Certes, ce n’est pas beaucoup. Mais c’est déjà un début. Et avec un peu de chance, nous serons bientôt reconfinés, et j’aurai donc le temps de lire autant que je veux vu que je n’aurai plus aucune vie sociale !
Bonjour,
Je me suis retrouvée dans ta description de la PAL qui n’en finit pas de grossir,… l’envie irrépressible d’acheter un ou plusieurs livres dans une librairie, comme une gamine devant le rayon bonbons ! Ma limite c’est la taille de ma bibliothèque, meuble aux maigres dimensions !!!
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Merci beaucoup pour le commentaires. Je vois qu’on est pareilles : si ma bibliothèque (et mon budget) le permettait, j’achèterais tous les livres qui me font envie !
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Je suis aussi seduite vite quand je vois un livre mais avec budget limitè,j’ai du me fixer des limites et crèer des frein:
je regardes les differents avis, et essaye de me fixer.
Puis je regarde s’il est en bibliothèque, ou d’occasion.
Avant de l’acheter, je me fixe le dèlai de finir celui que j’ai encore ou celui qui attend.
En attendant, je le note sur une liste à lire, qui èvolue du coup au fil des envies et motivations.
Du coup, certains livres disparaissent au bout d’un moment de la liste.
Ça aide beaucoup de passer par une Liste à lire plutot q’une pile
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Très bonne idée la liste de lecture. Moi aussi j’en avais une quand j’étais étudiante. Mais depuis que j’ai un salaire fixe, j’avoue que je me laisse plus facilement emporter. Je ne fais pas de shopping… sauf dans les librairies !
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