His Dark Materials : une nouvelle adaptation signée HBO

Je suis en plein passage à vide niveau lecture. J’en profite donc pour vérifier que ma télé fonctionne toujours ! Du coup, j’ai visionné plusieurs séries et films adaptés de romans ces dernières semaines. Et j’ai regardé sur OCS la nouvelle adaptation de la saga de Philip Pullman, A la Croisée des Mondes. His Dark Materials (qui reprend donc le titre original du cycle de romans) se déploie sur 8 épisodes pour sa première saison, et une seconde saison est déjà en préparation. Malgré mon souvenir confus de la première adaptation au cinéma, je me suis dit que le format série devait mieux coller à cette œuvre. Et j’ai donc embarqué pour ce voyage au cœur de la magie.

Lyra n’est pas une enfant comme les autres. Cette orpheline d’une douzaine d’années a été élevée au sein du prestigieux collège d’Oxford, par les érudits qui ont sa charge. Sa seule famille se limite à son oncle, un aventurier qu’elle ne voit que rarement, et son daemon, un petit animal qui peut changer d’apparence, et qui est en fait une extension de son âme. Elle qui rêve de partir à l’aventure dans les royaumes du Nord voit enfin une chance de quitter Oxford quand madame Coulter vient lui rendre visite et lui propose de l’accompagner. Mais cette porte de sortie est tout le contraire d’une évasion : Lyra se retrouve prisonnière de cette femme mystérieuse et très puissante. Et elle découvre bientôt qu’elle est liée à une quête qui la dépasse totalement : découvrir la vérité sur la poussière, cette matière magique dont les hommes ne savent pas grand chose.

J’arrête là mon résumé parce que sincèrement, c’est vraiment dur de savoir quoi dire et quoi ne pas dévoiler sur cette histoire très dense. Avec His Dark Materials, Philip Pullman a imaginé un monde parallèle au notre, très original et très inquiétant, dans lequel les enfants vivent sous la menace perpétuelle d’une autorité qui les dépasse. Une autorité qui n’hésite pas à les tuer si nécessaire. Autant dire que si vous vous attendiez à un gentil conte pour enfants, vous allez être déçu.

La première bonne surprise avec cette nouvelle adaptation, c’est qu’elle reprend toute la complexité du monde imaginé par Philip Pullman, qui oscille entre le savoir des érudits et une autorité religieuse omniprésente. La religion est un thème qui a rarement été exploité avec autant de pertinence dans une œuvre de « Young adult », même si bien sûr je suis loin d’avoir tout lu ! Ici, il y a une grande complexité, et ce n’est pas lourd ou ennuyeux. Au contraire, ça donne de la profondeur au récit. L’adaptation ne refuse pas la complexité. Et, contrairement au film qui avait été tiré du livre, elle ne cherche pas à simplifier les choses. Grâce aux huit épisodes, la série prend le temps de bien poser le contexte pour que les spectateurs comprennent ce monde terrible.

Côté casting, la série fait aussi l’effort de proposer une palette d’acteurs très intéressants (que j’adore !) à commencer par l’excellent Jams McAvoy qui incarne ici le très secret Lord Asriel, l’oncle de Lyra dont on ne sait pas grand chose. Un rôle formidable car ce personnage est d’une grande complexité, et c’est d’ailleurs le personnage préféré de nombreux lecteurs. Madame Coulter est incarnée par la formidable Ruth Wilson, que vous avez peut-être vu dans la série The Affair. En ce qui me concerne, je suis fan d’elle depuis son incarnation de Jane Eyre dans la mini-série de la BBC. Et c’est Lin-Manuel Miranda, LA sensation de Broadway, qui prête ses traits à Lee Scoresby, un personnage aussi drôle qu’attachant.

Si cette adaptation est très soignée, très riche et qu’elle respecte globalement bien la complexité des livres, il faut quand même reconnaître qu’en tant que série, elle s’avère finalement très décevante. Les épisodes sont ridiculement longs et lents. Le suspens est gâché par ce rythme mou, et les personnages des enfants sont bizarrement mal mis en valeur. On ne peut pas dire qu’il se dégage d’eux une grande chaleur humaine, et même le personnage de Lyra ressemble parfois à une gamine froide et un peu autoritaire sur les bords.

Surtout, le personnage de madame Coulter est tellement mis en avant qu’on a l’impression que la série est centrée sur elle. Certes, Ruth Wilson est excellente dans ce personnage, et elle rend cette femme immédiatement fascinante et inquiétante. Mais c’est normalement Lyra qui doit être le point d’attention des spectateurs, et là c’est quand même raté.

J’ai tenu le coup. J’ai regardé les huit épisodes, et franchement j’ai été déçue par cette série. Je ne peux même pas dire qu’il y a du potentiel pour la seconde saison, car c’est la narration elle-même qui est mal fichue. Problème de rythme, problème du temps de présence à l’écran des personnages, pas assez d’effet wahou… Je pense que je passerais mon tour pour le deuxième round. C’est dommage parce qu’il y a de bons éléments, et la série est visuellement très belle, mais ça ne sauve pas le reste.

Et vous, vous l’avez vu ? Vous en avez pensé quoi ?

6 réflexions sur “His Dark Materials : une nouvelle adaptation signée HBO

  1. Mario Thibault dit :

    J’avoue que je me sens un peu mitigé vis-à-vis de cette adaptation. Oui, il y a de bons côté bien adaptés dans cette série, mais il reste quelques points qui m’ont agacé; les deamons…et oui, pas toujours présents, qui disparaissent sans explications ou totalement absent malgré le nombres de personnes à l’écran, les sorcières….non, la sorcière, euh, est seule? Ensuite, la technologie dans le monde de Lyra…je ne me souviens pas d’hélicoptère ou de véhicule à chenille….bref, pleins de petits de détails qui freinait mon plaisir…mais tout n’est pas à jeter, et je vais quand même voir ce que donne la suite….

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  2. LadyButterfly dit :

    Au contraire, j’ai trouvé cette première saison très bien écrite avec un rythme efficace, ni trop lent ni trop rapide. Il faut rappeler qu’il n’y a pas « d’effets wahou » dans le premier livre non plus ^^ (ni dans les suivants, ce n’est pas non plus le genre de Pullman).. Mon seul bémol n’est ni sur le rythme ou sur les personnages – tout ça est très fidèle et colle à l’univers (je l’ai relu avant de voir la série pour l’avoir bien en tête) mais cela serait qu’à certains moments, on a du mal à voir les daemons, surtout quand il y a des groupes. Je veux bien qu’il y ait de petits daemons mais parfois, ils sont un peu inexistants.

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    • Alivreouvert dit :

      c’est vrai que c’est un aspect très important de cet univers qui n’est pas très bien mis en valeur dans la série. Et là encore, c’est un détail qui m’a gêné parce que je ne me suis pas sentie embarquée dans l’adaptation. Et tu as raison de souligner que cette saga ne fonctionne pas trop sur un effet spectaculaire. L’intérêt ne réside pas là. En revanche, dans l’histoire j’avais en quelque sorte l’effet wahou avec cette immersion dans un monde fascinant, dont tous les aspects sont hyper riches.

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