Good Omens : la Bible façon Mission Impossible

Le mois dernier, j’ai cédé à la tentation… mais pour une fois, elle ne consistait pas à entrer dans une librairie pour acheter mon poids en livres ! Non, je me suis calée devant ma télé et j’ai regardé (presque d’une seule traite) la mini-série d’Amazon adaptée du roman Good Omens. Le livre n’est pas une nouveauté, mais on le découvre dans l’Hexagone à la faveur de la nouvelle série. Il est signé par le formidable Neil Gaiman (un de mes héros) et le regretté Terry Pratchett. Ensemble, ils ont imaginé une histoire totalement déjantée et en même temps pleine de tendresse : et si, pour empêcher l’apocalypse, un ange et un démon faisaient équipe afin de sauver l’Humanité ?

Aziraphale et Rampa sont amis depuis la nuit des temps. Et ce n’est pas une figure de style ! L’ange et le démon se sont rencontrés dans le jardin d’Eden, avant qu’Adam et Eve ne soient chassés par Dieu. Depuis, les Hommes se sont répandus sur Terre, et l’ange et le démon sont restés parmi eux, en émissaires des deux camps. Au fil des siècles, ils se sont croisés, se sont parfois aidés, et ont fini par devenir des amis. Surtout, ils se sont tous les deux très bien habitués aux humains et à leur monde rempli de curiosités : la nourriture, le rock n’ roll, les livres, les plantes vertes… Alors quand l’heure de l’apocalypse sonne enfin, aucun d’eux n’est pressé de prendre part à la grande guerre qui doit décimer l’Humanité. L’ange et le démon mettent alors un plan sur pied : et si, au lieu d’aider l’antéchrist à prendre le pouvoir sur Terre, ils faisaient en sorte que l’enfant choisi se détourne de son destin ?

Un ange, un démon, le chien de l’enfer, des nonnes sataniques, une gentille sorcière, un livreur postal, les cavaliers de l’Apocalypse, une prostituée avec des dons de voyante et une bande de gamins de onze ans. Ce n’est peut-être pas la peine de le préciser, mais les auteurs de good Omens ont largement pris des libertés avec la Bible !

Si vous aimez l’humour décalé, un brin loufoque, les personnages hauts en couleurs et les histoires bourrées de rebondissements, je ne vois pas comment vous pourriez résister à Good Omens car il y a tout ça dedans. Le sujet peut sembler étrange, mais en fait les auteurs revisitent avec brio le mythe de l’apocalypse pour en donner une lecture décalée, aussi désopilante que pertinente. Dans un monde où personne ne croit plus en rien, peut-on encore imaginer que quelqu’un viendra nous sauver de nous-mêmes ? Les mythes, les légendes et la religion ont-ils encore leur place dans une société désabusée ? Et puis ne sommes-nous pas responsables des catastrophes qui menacent nos vies au quotidien ? Non vraiment, l’Humanité n’a même pas besoin de l’apocalypse pour courir à sa perte.

Et pourtant, elle mérite d’être sauvée, et c’est bien là le sujet de l’histoire. Aussi imparfaite que l’Humanité puisse être, elle recèle aussi des trésors, et sa capacité d’émerveillement et d’espérance est sans limite. En cela, Good Omens est vraiment un ode au pouvoir des histoires, de l’imagination qui nous enseigne à toujours voir plus loin, à agir pour réaliser nos rêves, et surtout à ne jamais être défaitiste face au mal qui ravage le monde.

Après sa sortie, la série a été attaquée par des mouvements chrétiens qui la jugeaient sataniste. Visiblement, ils n’ont pas compris l’histoire. Outre le fait que cette adaptation est vraiment très soignée et bien menée, elle défend un discours de bienveillance et de pacifisme assez rare pour être souligné. Un ange et un démon décident de faire équipe pour sauver l’Humanité. C’est pas rien !

D’ailleurs Michael Sheen et David Tennant sont juste parfaits dans leurs rôles respectifs. Michael Sheen campe un ange un peu gaffeur, amateur de bonne nourriture, qui collectionne les livres rares quand il ne commet pas de miracles pour aider les humains autour de lui. David Tennant de son côté joue les démons rock et blasés, dont le passe-temps préféré est d’enseigner la peur de Dieu à ses plantes vertes pour les aider à pousser. Ils sont à mourir de rires tous les deux, mais dans des registres différents.

Cette série est une franche réussite, et si vous avez envie de regarder quelque chose de vraiment original et de drôle, alors vous serez conquis. En ce qui me concerne, le visionnage m’a donné encore plus envie de lire le livre. Comme quoi, les adaptations ont aussi du bon !

8 réflexions sur “Good Omens : la Bible façon Mission Impossible

  1. Lullaby dit :

    J’avais adoré le livre et j’ai adoré cette adaptation ! 🙂 Je te recommande de lire le bouquin aussi, même si la série est une excellente adaptation, elle ne peut pas rendre toutes les subtilités et traits d’humour du livre. Et puis zut, c’est tellement bon, comment ne pas en redemander ? (en tout cas, moi, ça m’a donné envie de le relire… pour le reregarder ensuite… et ainsi de suite :)). C’est un petit bijou !

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