Jurassic Park, roman de Michael Crichton

Non, la chronique du jour n’est pas une blague : j’ai bel et bien lu Jurassic Park, le roman de Michael Crichton qui a inspiré la saga de Steven Spielberg sur grand écran. C’était pendant mes dernières vacances, il faisait beau, j’avais envie d’une lecture dépaysante, et voilà. Pour être plus précise, ça faisait déjà quelques années que j’avais envie de découvrir le livre dont étaient tirés les films. Parce que le cinéma, c’est bien mais les livres, c’est mieux. Evidemment, j’ai eu un petit moment d’angoisse avant d’entamer la lecture de ce roman : allait-il être à la hauteur des films ? Y a-t-il vraiment un intérêt à lire le livre quand on a déjà vu tous les films (plusieurs fois) ?

Je fais partie de la génération de spectateurs qui étaient encore des ados quand le premier film est sorti sur les écrans. A l’époque, non seulement ce conte naturaliste était original, mais surtout il mettait en scène une véritable prouesse technique : faire apparaître à l’image des dinosaures générés par ordinateur. Et ça n’a peut-être l’air de rien aujourd’hui, mais ce premier film a bercé mon adolescence, ce qui en fait un peu l’une de mes madeleines de Proust à moi. Autant de raisons d’appréhender cette lecture avec des sentiments mitigés…

Nous sommes au début des années 1990 sur la côte du Costa Rica. Un endroit paradisiaque où les touristes viennent chercher un peu de quiétude et d’exotisme. Pourtant, ce petit paradis sur terre cache de noirs secrets. Plusieurs bébés ont été attaqués dans leurs lits sans qu’on sache quelle créature s’en est prise à eux. Sur une île au large, baptisée Isla Nublar, de curieux accidents sont arrivés, et plusieurs ouvriers sont morts sans qu’on sache comment. L’île appartient à un groupe industriel américain spécialisé dans la génétique. Et ce que les habitants de la côte ne savent pas, c’est que l’entreprise construit le tout premier parc d’attraction au monde proposant de voir de véritables dinosaures. Alors que les investisseurs commencent à remettre en doute la viabilité du projet, Hammond, le propriétaire du parc, prépare la visite d’inspection en faisant venir plusieurs spécialistes. Le but ? Prouver que le parc est parfaitement fiable et sécurisé. Mais le week-end risque de ne pas se passer comme prévu, surtout que l’un des membres de l’équipe s’adonne à l’espionnage industriel et qu’il travaille pour une entreprise concurrente. Mais le danger le plus grand pourrait bien venir de l’intérieur du parc…

Bon, pas la peine d’en faire des tonnes avec le résumé, je pense que vous êtes tous un peu familiers avec l’histoire de Jurassic Parc : au départ, tout semble joli, mais au final les dinosaures dévorent (presque) tout le monde !

Si vous avez eu l’occasion de voir un ou plusieurs films de la sagas, vous savez déjà que derrière le côté frisson à grand spectacle des films, il y a aussi un véritable propos : la nature doit être respectée, et l’homme ne peut pas espérer jouer les apprentis sorciers sans avoir à assumer les conséquences de ses actes. Une leçon de morale teinté d’écologisme avant l’heure qui nous invite à réfléchir à notre place dans le monde, en tant qu’espèce et en tant qu’individus. L’histoire nous propose aussi de questionner notre rapport à la science : est-il souhaitable de se lancer dans toutes les expériences juste parce qu’on en est capable ?

Et bien tout ça se trouve dans le formidable roman de Michael Crichton, mais il y a bien plus encore. L’intrigue de ce livre se déroule en seulement 24 heures, comme une course contre la montre. Et de fait, la lecture ressemble aussi à une course : une fois qu’on commence ce livre, c’est tout bonnement impossible de le lâcher avant la fin. Et si jamais vous avez vu les films, rassurez-vous : il y a énormément de différences entre le livre et les films, ce qui maintient le suspens à son comble jusqu’à la toute dernière page.

A la lecture de ce livre, je me suis rendue compte qu’en fait le roman avait servi de matrice à presque tous les films de la saga. Si la trame narrative fait évidemment plus penser au premier film, les suivants ont également puisé dans le livre de Michael Crichton en prenant des éléments secondaires de l’intrigue pour les développer en histoires autonomes.

On retrouve donc des personnages connus, des scènes entières vues dans les films, mais il y a également beaucoup de choses en plus, ce qui rend la lecture particulièrement enthousiasmante. Le livre fait notamment la part belle sur la dimension pédagogique de l’histoire : il s’agit d’un conte naturaliste qui vise à donner une leçon aux humains. En tant qu’espèce, nous sommes en position de contrôler la nature et les autres espèces. Mais la hiérarchie pourrait très bien changer, du fait de notre propre inaptitude à faire les bons choix et à respecter la place des autres espèces dans notre environnement commun.

Le roman dévoile une critique acerbe du scientisme, de l’individualisme mais aussi du cynisme ambiant. Pour s’en sortir, il faut être prêt à apprendre des autres espèces, à respecter leur place ; il faut aussi être capable de se rassembler en tant que communauté pour veiller les uns sur les autres. Car quand les individus isolés se font dévorés, seul le groupe peut survivre.

Dans la vraie vie, Michael Crichton était médecin. Il était donc lui-même issu du monde scientifique et était très intéressé par les développements de la génétique et les possibilités inouïes que ça ouvrait. En tant qu’écrivain, il a donc puisé dans ses connaissances et dans ses propres inquiétudes pour nourrir son livre. Jurassic Parc est donc un roman qui recèle une vraie dimension pédagogique : vous en apprendrez sûrement plus que nécessaire sur la génétique, mais ça rend les choses encore plus passionnantes. De la même façon, il s’est beaucoup documenté sur le comportement et les habitudes sociales des dinosaures, ce qui fait que là aussi on apprend avec plaisir beaucoup de choses.

Non seulement j’ai adoré ce livre, mais en plus j’ai été très surprise. Je pensais déjà connaître l’histoire, mais le roman recèle une vraie richesse, que les adaptations successives n’ont pas réussi à tarir. Ce livre est écrit comme un thriller : on y trouve beaucoup de suspens, de l’action, mais aussi une atmosphère particulière qui évoque les films à huit-clos. Il parvient à captiver son lectorat du début à la fin en n’ayant pas peur de se montrer parfois érudit. Au final, c’est l’occasion de sortir des sentiers battus, et je pense que beaucoup de lecteurs auront plaisir à partir à la découverte de cette histoire vraiment fascinante.

16 réflexions sur “Jurassic Park, roman de Michael Crichton

  1. Alaska dit :

    J’adore les films, vus et revus, mais je n’ai pas lu le livre encore. J’avais prévu le faire cet été et finalement j’ai manqué de temps. L’été prochain sans doute! (oui pour moi c’est un « livre d’été » 😉 )

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    • Alivreouvert dit :

      Pour être honnête, je l’ai trouvé à la Fnac où ils ont beaucoup de livres du même auteur. Mais en librairie c’est sûrement possible de le commander. En plus je ne l’ai pas précisé dans l’article, mais le livre est édité en format poche chez Pocket, donc il coûte autour de 8 euros.

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      • Alivreouvert dit :

        Même si je suis une grande fan des librairies indépendantes, je n’en ai pas beaucoup autour de chez moi, et la Fnac présente le double avantage d’avoir énormément de choix (ce qui permet de découvrir des livres que je ne verrais pas sinon) et d’avoir un rayon livres en VO (ce qui appréciable pour moi car j’adore lire des romans en anglais).

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      • leslecturesdangelique dit :

        Oui c’est sûr je te comprends tout à fait j’ai la même chose ☺️. J’aimerais bien également commencer lire en anglais pour le perfectionner un peu mais je ne sais pas par quoi commencer. Quelque chose de pas trop difficile à comprendre au début. ☺️

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