Si j’avais su que tu deviendrais si belle, je ne t’aurais jamais laissée partir, roman de Judy Chicurel

Une fois n’est pas coutume, je vais vous parler d’un échec de lecture. J’ai entamé la semaine dernière le roman de Judy Chicurel, Si j’avais su que tu deviendrais si belle, je ne t’aurais jamais laissée partir. Déjà, quand le livre était paru il y a quelques mois, le titre m’avait sauté au visage car il était vraiment très (très !) long. Mais la couverture était belle, et surtout l’histoire semblait prometteuse : une histoire d’amour entre une jeune fille et un garçon qui revient traumatisé de la guerre du Vietnam, le tout au bord d’une plage dans l’Amérique du début des années 1970. Je suis preneuse ! Sur le papier, il y avait tout pour me séduire. Malheureusement, après très exactement sept jours de lecture, je dois avouer que j’ai jeté l’éponge et que j’ai décidé de ne pas terminer le livre. Donc sans vous spoiler, cette chronique risque de ne pas être très positive, même si je ne veux pas non plus vous dégoûter de ce roman !

Début des années 1970. L’été de la jeune Katie ressemble à tous les étés passés à Long Island : des balades entre amis entre soirées festives et drames sentimentaux. Mais cet été, Katie voudrait que quelque chose change. Et justement, Luke vient de revenir de la guerre. Après deux années passées au Vietnam, le jeune homme, ancienne star de son lycée, ne ressemble plus à lui-même. Renfermé, inaccessible, il semble plus que jamais inatteignable pour la jeune fille amoureuse. Comment faire pour créer un lien ? A bout d’idées, Katie cherche des conseils auprès d’un autre vétéran plus âgé, Mitch. Il a perdu sa jambe au Vietnam, mais pas sa chaleur humaine.

Alors c’est un résumé un peu court par rapport à tout ce qu’il y a dans ce roman, mais j’ai préféré vous donner une vision claire de l’histoire pour que vous vous rendiez un peu compte de quoi parle le livre. Car pour être honnête, c’est parfois difficile de discerner l’intrigue bâtie par Judy Chicurel. Sa stratégie narrative… c’est de ne pas en avoir ! Je plaisante à peine. En fait, j’imaginais une grande fresque sur l’adolescence avec beaucoup de romance. Or ce n’est pas du tout le propos du livre.

Avec ce roman, Judy Chicurel cherche à dresser le portrait de la jeunesse américaine du début des années 1970. Une jeunesse un peu paumée, qui se cherche, entre le drame de la guerre du Vietnam et l’insouciance du mouvement hippy. On consomme de l’alcool, de la drogue, on fait l’amour… bref, la jeunesse est confrontée à des problèmes qui n’en sont pas vraiment dans un quotidien surtout rythmé par l’ennui. A côté de ça, certains individus souffrent vraiment, notamment les vétérans du Vietnam qui ne parviennent pas à retrouver leur vie d’avant et qui semblent incapables de créer du lien avec les vivants.

En soi, cet aspect un peu sociologique de l’histoire est très intéressant dans le fond, mais dans la forme c’est ennuyeux. Katie, le personnage principal, ballote le lecteur de rencontres en rencontres. On a la sensation de lire des scènes qui se succèdent sans pouvoir dégager une ligne directrice à tout ça. Les personnages sont assez antipathiques : Katie elle-même est assez peu attachante. Luke est une ombre lointaine.

Pendant une semaine, j’ai tenté de me motiver pour venir à bout de ce livre. Mais une fois arrivée à la page 240 j’ai décidé de jeter l’éponge. C’est très rare que je n’aille pas au bout d’un livre mais là j’ai dit stop. Ma chronique doit donc être prise pour ce qu’elle est : un ressenti personnel à la suite d’une lecture incomplète. J’avais imaginé un autre genre d’histoire en lisant le résumé, et le décalage est beaucoup trop grand. D’ailleurs si certains d’entre vous ont lu ce livre, ça m’intéresse beaucoup d’avoir leur avis. Peut-être que je suis passée à côté de quelque chose ?

Heureusement pour moi, ma pile de lectures de vacances est énorme et je vais donc plonger dans un autre livre dès ce soir !

9 réflexions sur “Si j’avais su que tu deviendrais si belle, je ne t’aurais jamais laissée partir, roman de Judy Chicurel

Vous en pensez quoi ?