Gaston fête ses 60 ans à Beaubourg

gastonSilhouette de bonhomme en caoutchouc, coupe de cheveux approximative, gaffeur en série et amoureux des animaux… Gaston Lagaffe est l’un de ces personnages de BD tellement bien ancré dans notre imaginaire de lecteur qu’on a l’impression que c’est une vraie personne, un membre de la famille qu’on a plaisir à croiser. Pourtant, ce faux jeune homme va fêter ses 60 ans. Incroyable ! Franquin serait fier de son personnage et certainement très touché par les différentes célébrations qui sont prévues autour de l’anniversaire de Gaston. La première bougie s’éclaire avec un peu d’avance puisque la bibliothèque du Centre Pompidou à Paris rend hommage au personnage des éditions Dupuis avec une exposition qui lui est entièrement consacrée.

C’est en février 1957 que Gaston est né officiellement, c’est-à-dire que c’est la date de la parution de sa première planche. Lui qui arrive par la petite porte dans les pages du Journal de Spirou va rapidement en devenir l’emblème, racontant à sa façon les coulisses des éditions Dupuis qui n’auraient pas pu rêver meilleur porte-drapeau… ou pire, c’est selon ! Gaston n’est pas un employé modèle, il porte déjà ce pull vert qui ne le quittera jamais, et sa philosophie de vie se heurte souvent à l’efficacité de Fantasio, son supérieur hiérarchique. Mais les gags s’enchaînent et le charme de Gaston opère. Autour de lui, une véritable petite famille s’installe aussi dans les pages des albums : la mouette rieuse, le chat, Jules de chez Smith en face, moiselle Jeanne, l’officier de police Longtarin, la célèbre voiture de Gaston, ses instruments de musique, et bien sûr le fameux monsieur De Mesmaeker qui n’arrive jamais à signer ses contrats. Gaston, c’est un petit univers où tout nous semble familier.

Au fil des nombreux albums parus de Gaston, la silhouette du personnage a un peu évolué. Et surtout, Franquin a commencé à faire évoluer son personnage. Le rêveur/glandeur des débuts laisse la place à un garçon malin, défenseur de l’hédonisme dans notre vie urbaine déjà un peu frénétique. Gaston défend les animaux, la planète, la slow life, la paix… A sa manière, il devient le porte-voix de pas mal de thèmes de société. Et c’est peut-être l’une des raisons de sa longévité. L’autre étant évidemment que son dessinateur a réussi à créer un personnage tellement sympathique qu’on ne peut pas ne pas l’aimer.

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Franquin est décédé en 1997, et il a fort heureusement emporté dans sa tombe la fameuse recette de la morue aux fraises flambée au pastis ! Il serait peut-être surpris de voir à quel point son personnage a bien vieilli. L’exposition de la BPI de Pompidou propose aux lecteurs et aux curieux de découvrir tout le parcours de création de l’univers de Gaston. Car si le personnage était un traîne-savate, son créateur, lui, travaillait dur ! A travers Gaston, c’est donc aussi un formidable hommage qui est rendu à André Franquin, autre dessinateur belge de grand talent.

En 2017, les éditions Depuis lanceront le coup d’envoi officiel de l’anniversaire de Gaston. Pour l’occasion, l’intégralité des albums seront édités dans une nouvelle collection avec des couleurs restaurées. D’autres événements auront aussi lieu pour fêter comme il se doit cet anniversaire de papier. En attendant, l’exposition Gaston, au-delà de Lagaffe à Pompidou est à découvrir jusqu’au 10 avril et sachez que l’entrée est gratuite.

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