Comment soutenir votre librairie de quartier ?

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La période de la rentrée étant celle des bonnes résolutions, je ne pouvais pas ne pas aborder la question des librairies de quartier. Elles sont de moins en moins nombreuses en France et méritent donc d’être soutenues. Et qui mieux que des lecteurs passionnés pour soutenir les précieuses libraires de quartier. Pour être honnête, la plupart du temps, ce n’est pas dans ma librairie de quartier que j’achète mes livres. Je les achète sur internet ou dans de grandes surfaces spécialisées dans les produits culturels (je ne donne pas de nom, mais tout le monde sait de quelle chaîne de magasins je parle !). Et encore, j’ai de la chance car j’habite en région parisienne et j’ai le choix en matière de librairies. Du coup, je me dis qu’il faudrait que j’en fasse un peu plus pour les librairies indépendantes car en tant que lectrice je suis bien sûr concernée par leur survie. Les petites librairies indépendantes ont un rôle très important dans la transmission de la culture et l’accès à l’éducation. Elles sont aussi les bastions de la liberté d’expression. Et elles peuvent défendre des livres, pas seulement parce qu’ils se vendent bien et/ou font parler d’eux, mais tout simplement parce qu’ils sont bons, sans se soucier des modes. Afin de me tenir à ma bonne résolution et motiver un maximum de gens dans mon sillage, je vous propose aujourd’hui une liste d’idées pour que vous aussi vous puissiez soutenir vos librairies de quartier.

Acheter des livres régulièrement

Le moyen le plus évident de soutenir une libraire indépendant est bien sûr d’y acheter régulièrement des livres. Je ne dis pas que tout le monde doit acheter TOUS ses livres dans une librairie, mais un petit effort de temps en temps, ça ne tuera personne ! Il peut suffire de pas grand-chose pour faire la différence : par exemple, si chacun d’entre nous achète au moins un livre par mois dans une librairie indépendante, ce sera déjà beaucoup. Au total, ça fait 12 livres par an et par personne, ce qui, avec une moyenne de 9€ pour un livre de poche fait tout de même 108€ ; et si on parle de livres brochés à 18€ en moyenne, on obtient 216€ euros. Pas mal, hein ! En plus, le prix des livres étant réglementé en France, on ne peut pas dire que le lecteur soit lésé. Mais pour une librairie indépendante, ce genre de ventes peut faire la différence.

La faire connaître autour de vous

On n’y pense pas toujours, mais le bouche à oreille est vraiment quelque chose qui fonctionne bien. Quand on aime un lieu, le faire découvrir à d’autres personnes est très agréable. Et quoi de mieux qu’une recommandation de la part d’un ami pour apprécier un endroit ? Si vous avez une librairie de quartier et que vous trouvez que c’est un lieu qui mérite d’être mieux connu, n’hésitez pas à en parler autour de vous, que ce soit à des amis, à des lecteurs que vous connaissez… Le fait de dire haut et fort que vous appréciez cette librairie donnera confiance aux autres, et ça peut même les rendre curieux. Evidemment, si les libraires avaient les moyens de se faire de la publicité, ce serait différent pour elles. Mais en l’occurrence, leur meilleure publicité, ce sont les lecteurs satisfaits qui aiment en franchir le seuil. S’il le faut, emmenez même vos amis de force !

Participer aux événements organisés

Ma librairie de quartier organise assez régulièrement des petites séances de dédicaces. Le lieu n’est pas assez grand pour mettre en place de vrais rencontres, mais les séances de dédicaces sont déjà intéressantes et en règle générale, elles font venir pas mal de monde. Si votre libraire de quartier organise ce genre d’événements, n’hésitez pas à vous y rendre. Plus il y a de monde, plus l’événement est réussi et mieux ça fait vivre le lieu. En plus, rien ne vous empêche de faire des suggestions à votre libraire pour organiser d’autres événements comme des apéros-livres pour présenter les nouveautés littéraires, des séances de lectures pour les enfants… Tout ce qui permet d’attirer de nouvelles personnes est une bonne idée, et ça peut être l’occasion pour vous de rencontrer d’autres lecteurs passionnés.

Monter un club de lecture 

Si vous avez envie de soutenir encore plus activement votre librairie de quartier, pourquoi ne pas y monter un club de lecture ? Un club de lecture dans une librairie, c’est le rêve ! A priori, vous trouverez assez facilement des candidats, et votre libraire peut même s’occuper de l’organisation. Evidemment, pour cela il faut bien connaître son libraire ! Un club de lecture est un excellent moyen de faire vivre une librairie car ça permet aux habitués de se réunir et de prendre une part plus active dans la vie de leur librairie de quartier.

Organiser des collectes de livres

Il y a régulièrement des associations, des hôpitaux ou même des bibliothèques publiques qui demandent des livres et font appel à la générosité des volontaires pour les aider. Avec l’accord de votre libraire, vous pouvez organiser une collecte dans sa boutique. L’idée est simple : demander aux gens de venir donner leurs vieux livres (en bon état tout de même !) en librairie. Tous les livres collectés sont ensuite donnés aux organismes qui en ont besoin. Grâce à la collecte, les gens se déplacent et viennent en librairie. Tout le monde est content de participer à une bonne œuvre, et c’est l’occasion d’inscrire vraiment la librairie dans la vie du quartier.

Comme vous le voyez, ce ne sont pas des idées magiques, mais plutôt des choses simples qui peuvent assez facilement être mises en place. L’idée maîtresse, c’est vraiment de défendre les librairies indépendantes car elles sont importantes pour les lecteurs. Les libraires font face à de grosses difficultés car le secteur du livre n’est vraiment pas un marché facile. Dans un contexte aussi dur, c’est bien de pouvoir compter sur les lecteurs. Car il suffit de pas grand-chose pour les soutenir, donc nous n’avons pas d’excuses. Si certains d’entre vous ont d’autres idées, je suis très curieuse de les découvrir alors n’hésitez pas me laisser un commentaire.

15 réflexions sur “Comment soutenir votre librairie de quartier ?

  1. horizondesmots dit :

    Merci pour cet article ! En effet, il faut absolument soutenir les librairies indépendantes : elles sont gérées et animées par de vrais professionnels, qui mettent en avant les livres qui leur plaisent et dont ils estiment l’apport intellectuel/culturel (pour info, les grandes surfaces culturelles ont des partenariats commerciaux avec certaines maisons d’édition pour mettre en tête de gondole telle ou telle parution). Pour ma part, j’ai longtemps acheté mes bouquins à la Fnac (jamais sur Amazon), mais depuis un an, je me tourne exclusivement vers les librairies indépendantes. Et quand il m’arrive d’acheter sur internet, notamment pour les livres de cours obscurs et introuvables, je le fais via des plateformes qui livrent directement en librairie, comme place des librairies ou le réseau des Librairies atlantiques (pour l’Aquitaine).

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  2. Sev dit :

    Une très bonne résolution!
    Je suis en train de réfléchir et j’ai malheureusement beaucoup de mal à me rappeler la dernière fois que je suis allée dans une librairie qui ne soit pas une grande chaine… Bref, il va falloir que je regarde comment ça se passe autour de chez moi!

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  3. Elisabeth dit :

    Oui, il faut retourner dans les librairies et les faire exister . Tout d’abord ce sont des lieux magiques qui ont fait notre enfance avant l’arrivée des supermarchés du livre . Comme toi, j’y ai pourtant acheté de quoi lire et puis je les ai trouvés bien impersonnels . J’ai eu aussi très peur de perdre ces librairies de quartier que j’aime tellement . Alors , préservons ces lieux et gardons les vivants !

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  4. topobiblioteca dit :

    Je suis une fervente des petites librairies, parce que je suis moi même dans une petite librairie et je sais ce que c’est. Je pense aussi que par rapport aux chaînes cela apporte un gros plus, comme connaître sa clientèle, avoir des rapports plus détendus avec eux et ainsi faire vivre l’amour de la littérature =)

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  5. enviedlyre dit :

    Ah merci ! Merci pour ce jolie discours. Je suis (future) librairie, en apprentissage plus précisément. C’est un métier magique plongé dans un univers bien particulier et très réglementé. Effectivement, la loi Lang fait que ce sont les éditeurs qui fixent le prix des livres ce qui fait que nous libraires nous les achetons au même prix que vous avec des remises. Autant vous dire que ce n’est pas le métier le plus rentable au monde ! Bien évidemment les chaînes ont plus de facilité de négociation avec les éditeurs et donc une plus grande marge.
    Mais ! La véritable différence entre les libraires indépendants et les chaînes est que être libraire c’est un métier de choix. Eh oui, les représentants des maisons d’éditions viennent nous voir et nous présente tous leur catalogue (ça peut durer des heures !) et c’est là que le libraire va choisir ce qu’il veut défendre dans sa librairie, ce qu’il veut présenter a ses clients. Ce qui n’est pas le cas pour les chaînes ou les achats sont centralisés.
    Quand vous entrez dans une librairie, vous connaissez votre libraire rien qu’en regardant ses rayons. Chaque librairie indépendante à sa propre personnalité c’est ça qui est magique !
    Le libraire adore discuté avec son client alors n’hésitez pas à demander des conseilles !
    Je vais m’arrêter là, mais je peux parler de ce métier pendant des heures.

    Tous chez vos libraires !

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  6. bruno-legrand dit :

    Bonsoir. Je trouve ton article intéressant. Je me posais déjà la question depuis quelque temps d’acheter en librairie par rapport à acheter à leclerc/fnac/amazon. Suite à la lecture de ton article, j’ai voulu poursuivre cette réflexion, je te passe 2 liens d’articles intéressants également et apportant encore d’autres arguments : https://aubordelculturel.wordpress.com/2015/05/21/jachete-mes-livres-en-librairie/ et https://antigone21.com/2016/02/16/4-bonnes-raisons-ne-pas-commander-chez-amazon/
    Suite à ça je décide d’acheter maintenant en librairie, un peu grâce à ton article et les autres ainsi que les commentaires qui ont fini de me convaincre. J’avais quelque chose à faire dans une ville pas loin de chez moi l’autre jour, j’en ai profité justement pour faire un tour dans la librairie, et y acheter un petit livre à 9€ (c’est déjà un soutien).
    Et puis même si on doit commander un livre (ou un manga, je suis obligé de le citer en tant que fan), même si l’éventuelle attente peut être plus longue que sur les gros sites de ventes en ligne, dans notre monde qui va trop vite ça ne fais pas de mal d’attendre un peu.
    Concernant Amazon, aucune chance que je commande chez eux, je les boycotte, ils traitent mal leurs salariés (les reportages ne sont pas dur à trouver), ils ne payent pas leurs impôts en France (là encore les article dessus sont faciles à trouver), et ils font partis des gafam (allez cette fois un lien au hasard : https://degooglisons-internet.org/), bref je boycotte pour de bonnes raisons.

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    • Alivreouvert dit :

      Merci beaucoup pour ton commentaire ! C’est important d’alerter les lecteurs sur ce genre de sujet, parce que nous sommes des consommateurs et que nous pouvons essayer de peser sur certaines choses, en particulier pour aider les librairies indépendantes. Après, je dois être honnête : il m’arrive encore de commander quelques livres sur Amazon, en particulier les livres en VO que j’aurais beaucoup de mal à me procurer autrement.

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  7. bruno-legrand dit :

    « parce que nous sommes des consommateurs et que nous pouvons essayer de peser sur certaines choses »
    Entièrement d’accord, c’est ce que j’essaye de faire dans un maximum de domaines possible (suivant aussi mes compétences et mon budget), je le fais notamment pour le domaine technologique.
    Pour les livres en VO, des personnes en parlent dans mon 2ème lien (certains disent aussi passer par amazon pour ce genre de chose, d’autres donnent des alternatives), et sinon je crois bien que les sites « recyclivres », et « livreenpoche » en vendent. 😉

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