Freddie Friday, roman d’Eva Rice

Freddie FridayAhhh !! J’adore Eva Rice. Pardon pour cette entrée en matière un peu hystérique, mais ce n’est pas tous les jours que j’ai l’occasion de vous parler d’un roman d’Eva Rice, l’une de mes auteurs actuelles préférées. Je suis une très grande fan depuis que j’ai lu ses deux autres romans parus en France : L’amour comme par hasard (très bon livre) et Londres par hasard (excellent livre). J’aime tout chez elle : son style, ses personnages, les sujets de ses histoires, son goût pour le sixties, ses références en matière de musique… Forcément, quand le petit dernier est paru en Grande –Bretagne l’année dernière, je bavais d’envie comme une pauvre groupie restée hors du carré VIP. Mais ma patience a été récompensée vue qu’à peine un an après, nous voilà avec l’édition française de son roman. Freddie Friday vient tout juste de sortir aux éditions BakerStreet et j’ai dévoré ce livre en seulement trois soirées (et encore, j’ai volontairement fait durer le plaisir parce que je ne voulais pas le lâcher !). Vous n’avez jamais lu de roman d’Eva Rice ? Pas grave, je vais expliquer pourquoi vous devriez lire celui-ci.

Marnie a tout pour être heureuse dans la vie : une famille aimante (même si ses membres sont tous un peu fêlés) et riche (ça peut toujours servir), des notes excellentes (particulièrement en mathématiques, sa matière préférée) et elle vit dans une superbe école privée pour filles. Mais tout peut basculer très rapidement : renvoyée de son école et confrontée à un drame, Marnie ne sait plus quoi faire de sa vie et se sent complètement dépassée par les événements. Terminés les rêves de faire une carrière dans les maths, finis les commérages avec les filles du dortoir, et par-dessus tout, finis les moments passés en compagnie de miss Crewe, sa formidable prof de maths. Mais le jour où Marnie rencontre le jeune Freddie Friday, elle retrouve enfin la joie de vivre. L’adolescent est un peu plus âgé qu’elle, il a quitté l’école pour travailler, mais son rêve secret c’est de devenir danseur. Pour se rapprocher de lui, Marnie décide d’organiser une rencontre entre Freddie et miss Crewe, qui a été danseuse dans sa jeunesse. L’occasion pour Freddie d’apprendre et d’avoir une chance de réaliser son rêve. L’occasion pour Marnie de se rapprocher du garçon dont elle est tombée amoureuse. Mais pour Julie Crewe, la proposition n’a rien d’une partie de plaisir : danser à nouveau, c’est faire remonter à la surface des souvenirs enfouis, datant de l’époque où elle pouvait encore danser et où elle était amoureuse d’un homme à New-York… Tous les trois lancés dans le projet délirant de faire de Freddie un vrai danseur, ils vont devoir affronter leurs démons pour se libérer de leurs peurs.

Comme son nom ne l’indique pas, Freddie Friday est surtout l’histoire de deux personnages féminins : la jeune Marnie et sa prof de maths, Julie Crewe. L’adolescente et la jeune femme, chacune brisée à sa manière par la vie, cherchent une bouée de sauvetage à laquelle se cramponner, et Freddie Friday va être cette bouée. On a donc affaire à un trio de personnages (car Freddie est tout de même aussi un personnage important) que l’on va suivre au fil des mois. Ils apprennent à s’apprivoiser, à se connaître, à se faire confiance les uns les autres, à se faire confiance à eux-mêmes, et vont peu à peu révéler tout leur potentiel. Chaque personnage est d’ailleurs une vraie réussite. Ils sont tous touchants et très réalistes.

Avec cette histoire de fêlures intimes, Eva Rice confirme tout le bien que je pensais d’elle. Ce nouveau roman est moins léger que les précédents car il ne parle pas vraiment de romance et ce n’est pas non plus ce que j’appellerais une comédie. Mais on y retrouve quand même la patte d’Eva Rice : une écriture fluide, légère, bien rythmée qui donne envie de tourner les pages encore et encore. On retrouve aussi de nombreuses pointes d’humour qui aident à alléger l’atmosphère de ce livre. Ce roman n’est jamais pesant, jamais noir. On peut parler de la psychologie des personnages sans sortir les violons ni les mouchoirs.

L’histoire est très belle, mais surtout elle est traitée avec beaucoup de délicatesse. Chacun des personnages va dévoiler peu à peu ses fragilités, ses blessures, les raisons pour lesquelles il ne croit plus en lui. Et le lecteur apprend à mieux connaître ses personnages, construit peu à peu le puzzle de leur vie, de leur histoire. La lecture consiste donc largement à suivre les indices et à recoller les morceaux afin de comprendre comme des individus peuvent être à ce point abîmés par la vie.

En même temps, ce roman est un formidable ode au rêve, au courage de rêver et d’imaginer qu’il est possible de se sortir de tout, y compris du malheur. Dans ce roman, Eva Rice distille une vision très positive de la vie. On ressort de ce livre avec le moral gonflé à bloc ; un sentiment qui fait du bien de temps en temps !

8 réflexions sur “Freddie Friday, roman d’Eva Rice

  1. Pivoine dit :

    J’aime bien aussi la petite touche sur l’architecture ou les monuments ou l’urbanisme anglais dans ses romans. Les vieilles demeures aristocratiques dans « L’amour comme par hasard », les demeures victoriennes londoniennes promises à la démolition dans « Londres par hasard »… Et ici, Welwyn city Gardens est une des deux cités jardins de l’architecte urbaniste Ebenezer Howard, avec plein de détails très anglais (le beau-père o;) qui vit dans un wagon, au fond du jardin… Oui, ses romans sont bien ficelés, même si Londres par hasard reste mon préféré. Il n’y a rien à faire, les romancières anglaises sont exceptionnelles… Pour le moment, j’attends aussi la traduction du dernier livre (américain cette fois) de Sarah Dessen, aussi une romancière que je suis… Pas mal. Mais un autre style, bien sûr.

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    • Alivreouvert dit :

      Ouiii tous ces détails nous plongent complètement dans la culture anglaise et c’est ce que j’adore dans les livres d’Eva Rice. Londres par hasard est aussi mon préféré. Par contre je ne connais pas Sarah D’Essen, je note, merci pour cette idée lecture.

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