L’Opéra Garnier : visite d’un lieu hautement littéraire

Garnier

C’est l’un des monuments les plus emblématiques de Paris, et c’est aussi l’un de ces lieux magiques qui est étroitement lié à notre héritage littéraire. L’Opéra Garnier est un lieu d’exception à bien des égards ! En ce mois de décembre où on a envie de se mettre au chaud dans un endroit confortable, avec si possible un décor à la mesure de l’atmosphère magique de Noël, il m’a semblé tout à fait judicieux de vous parler de ce monument que j’aime tant : l’Opéra Garnier. Je l’ai visité trois fois, et chaque fois, c’est la même émotion !

Avec son regard dans le vague et sa coupe de cheveux façon mouton néo-zélandais, Charles Garnier n’avait pas franchement une dégaine à inspirer l’Histoire de France. Mais comme l’habit ne fait pas le moine, il se trouve que cet épouvantail possède quand même un talent rare : c’est u architecte de génie. C’est un peu la raison pour laquelle il se voit confier la charge importante de construire l’opéra de Paris. Car Paris est tout de même la plus belle ville du monde, et il lui faut bien un opéra à sa mesure, que diantre ! Ce sera chose faite sous la houlette de notre ami Charles. Et autant l’architecte n’a pas une gueule folle, autant l’opéra va avoir beaucoup, mais alors beaucoup d’allure. De l’extérieur, on se doute qu’il est beau ; une fois dedans, c’est tout bonnement somptueux !

Garnier-escaliers

Mais pourquoi est-ce que je vous parle de l’opéra Garnier ? Alivreouvert est un blog littéraire, pas touristique ! Tous simplement pour deux raisons qui, elles, ont bien à voir avec ma passion pour la littérature. La première, c’est bien sûr la bibliothèque de l’opéra Garnier Quand on le visite, on a accès à la galerie, et dans son prolongement se trouve la bibliothèque. Au départ, cet espace était réservé à des salons pour les spectateurs, mais il a par la suite été dévolu à l’aménagement d’une splendide bibliothèque. Et les chiffres donne le tournis : 100 000 livres, 16 000 partitions, 30 000 livrets, 100 000 photographies, 250 000 lettres manuscrites… Bref, une collection impressionnante et unique en son genre en France, puisque les archives conservées là remontent pour certaines à la création de l’Académie Royale de musique sous l’ancien régime !

Garnier-bibliothèque

L’autre raison pour laquelle je vous parle de ce splendide opéra, c’est bien sûr parce qu’il a servi de cadre à l’un des romans français les plus connus au monde : Le Fantôme de l’opéra, écrit par l’excellent Gaston Leroux (par ailleurs papa de Rouletabille). Histoire dramatique, intense et barroque dans son esprit, Le Fantôme de l’opéra se déroule quasiment intégralement dans les murs de l’opéra. On voit la scène, les lumières, les belles dames, mais surtout des coulisses où se passent des histoires inquiétantes et où rode un personnage devenu aussi mythique que son voisin du Louvre, Belphégor.

Il faut dire qu’avec le chef d’œuvre de Garnier, Gaston Leroux tenait là un cadre extraordinairement propice à une histoire à sensation. Le style unique de l’opéra cède tour à tour la place à des alcôves de lumière, avec beaucoup de dorures, et d’autres plus inquiétantes, dans un style qui fait forcément penser au gothique. Je pense bien sûr au grand vestibule (qui donne tout de suite le ton), à la rotonde des abonnés et surtout au grand escalier d’apparat, avec ses balcons et ses arcades qui invitent à la flânerie et à la contemplation. Ambiance hypnotique garantie ! Avec un charme aussi vénéneux, l’opéra était donc le lieu tout destiné pour l’un des romans policiers les plus grandioses de la littérature française.

Garnier-rotonde

De nos jours, on n’est pas obligé de payer une place de spectacle pour pénétrer dans ce lieu fantastique, puisque la visite est autorisée. L’entrée est payante bien sûr, mais ça vaut largement le coup d’œil. Et c’est l’occasion, pour les fans de Gaston Leroux de se rendre en pèlerinage sur les lieux même d’une histoire devenue mondialement célèbre. On plonge aussi au cœur de l’inspiration, peut-être moins facile à saisir. Car en voyant ce lieu, on imagine forcément Gaston Leroux, son « bon bout de la raison » imaginant déjà une intrigue, des personnages, et touchant du doigt l’envie de restituer en mots une atmosphère particulièrement fascinante.

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