Les Suprêmes, roman d’Edward Kelsey Moore

hgzzDepuis un an déjà, j’avais rendez-vous avec le roman d’Edward Kelsey Moore : Les Suprêmes. Je l’ai acheté l’année dernière pour mes vacances d’été… sauf que l’année dernière, ma lecture du Trône de fer avait pris plus de temps que prévu, ce qui avait légèrement mis à mal mon planning de lectures de l’été ! Pas grave, après un an d’attente, j’ai finalement eu le temps pendant ce mois d’août de lire Les Suprêmes. Et comme l’attente est toujours récompensée, ce roman s’est révélé être une belle pépite et j’ai passé de très belles heures en la compagnie des trois héroïnes.

Odette, Clarice et Barbara Jean se connaissent depuis leur adolescence, période où leur trio a gagné ce surnom de Suprêmes. Elles ont fait connaissance dans les années 1950, à l’époque où être noires impliquait encore pas mal de danger aux Etats-Unis. Pourtant, dans leur petite communauté au fin fond de l’Indiana, il y avait peu de vagues, et l’histoire locale s’est plutôt construite autour d’anecdotes bizarres, de personnages hauts en couleurs, et surtout d’un lieu : le café de Big Earl où tout le monde se retrouvait chaque jour. Au fil des années, les trois amies sont restées liées, elles se sont mariées, ont eu des enfants, connu des drames et des bonheurs. Mais, arrivées à la cinquantaine, les Suprêmes vont à nouveau devoir se serrer les coudes pour faire chacune face à de nouveaux défis.

Si une histoire d’amitié féminine dans un état du Sud des Etats-Unis ne semble pas original car il y en a déjà eu plusieurs (dont Beignets de tomates vertes et Les Divins Secrets des petites ya-ya), force est de constater que la qualité de l’histoire l’emporte très largement sur ce manque d’originalité. On découvre avec un immense plaisir l’histoire de Clarice, de Barbara Jean et d’Odette (ma préférée) qui n’a jamais peur de rien… même pas des fantômes qu’elle croise de temps à autres ! Les personnages sont tout de suite attachants, semblent réalistes, et offrent à cette histoire des voix qui sonnent vraies tout en étant touchantes. J’ai aussi beaucoup apprécié le contexte historique de la lutte pour les droits civiques qui sert de toile de fond à l’histoire et qui permet de bien ancrer le roman dans une période précise.

L’histoire commence lorsque les Suprêmes ont déjà la cinquantaine, et un enchaînement d’événements va les amener chacune se remémorer comment elles se sont connues ainsi que les temps forts de leur amitié. La narration alterne donc entre des flashbacks et des moments au présent ; on suit en quelque sorte l’histoire par deux bouts différents, ce qui, loin de perdre le lecteur, apporte au contraire pas mal de suspens à l’histoire. Cela permet aussi de ménager quelques retournements de situation et de porter un éclairage intéressant sur certains personnages secondaires (notamment le mari de Clarice).

Véritable feel-good-book, ce roman est porté par une énergie positive, un humour et une joie de vivre qui réchauffe le cœur. Il fait bon vivre dans les pages de cette histoire, et Edward Kelsey Moore signe là un excellent premier roman. Je l’ai trouvé bien écrit (je précise que je l’ai lu en anglais), plaisant à lire, bien construit, très bien rythmé. Une fois qu’on l’entame, il est presque impossible de le reposer avant la fin tant on veut savoir ce qui va arriver aux Suprêmes. C’est vraiment une excellente découverte que je recommande à tous ceux qui ont envie de lire une bonne histoire, tout simplement.

Je précise que le roman est paru au mois de juin en format poche chez Babel. Mais si vous maîtrisez un peu l’anglais, je vous recommande de lire le roman en version originale, tant le texte est savoureux !

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